Edmundo Carneiro est né pendant l’été 1958 à Macaubal, une petite ville du nord de l’état de Sao Paulo. De sa fratrie, il sera le seul héritier de la passion de son grand-père pour la musique. Bercé par les percussions de la fête de la folie des rois qui rythmait les saisons de sa petite enfance, sa vie va se construire autour d’une seule question: le rythme. Alors que ses copains de classe jouent aux billes, lui s’intéresse aux disques vinyles et s’inscrit à la fanfare pour étudier la caisse claire et le surdo.
A l’aube de ses quatorze ans sa famille s’installe à Campinas, il y fréquente fanfare de l’école, et se passionne pour Hermeto Pascal, Baden Powell et Jobim. Très vite, il comprend que derrière le son des percussions ce sont ses origines noires qu’il cherche. Qu’à cela ne tienne, il apprend à jouer des atabaques dans un tereiro de Umbanda, et plus tard, jouera dans les cérémonies de Camdomblé. Les chansons de Milton Nascimento, Lo Borges et Tonino Horta l’accompagnent jusque dans les club de musique où il exerce son talent avec différentes formations.
À 19 ans, il obtient le prix du meilleur instrumentiste au festival de la faculté de musique de Campinas dirigé par le grand maitre Benito Juarez. Anna de Hollanda le remarque et l’invite à travailler à Sao Paulo. Elle lui présente José Celso Martinez Correia, grand metteur en scène du théâtre Officina. Musicien reconnu au club de musique « personne », Carneiro monte son propre groupe « Extra » avec lequel il se plonge dans la composition. Zé Eduardo Nazario son professeur de musique, anarchiste, originale, lui enseigne l’échange musicale, la même philosophie qu’il développera par la suite. En 1985, il exerce ses deux arts en étant musicien et acteur dans une émission pour enfant « Catavento » à la TV Culture de Sao Paulo et travaille en parallèle dans les studios d’enregistrements.
Deux ans plus tard, Edmundo Carneiro atterrit à Paris, c’est le choc avec la world musique. Pour celui qui cherchait ses racines musicales, la surprise est immense. Quasiment toutes les cultures sont là, africaine, caribéenne, martiniquaise, guadeloupéenne, maghrébine, indienne et brésilienne. La façon dont on perçoit la musique de son pays, lui ouvre l’esprit, excite sa curiosité et l’inspire. Il renouera avec son Brésil et ses artistes qui font la scène Parisienne…
Ironie du sort, il faudra qu’il joue de son bérimbau, instrument emblématique de Bahia, aux confins des tropiques, sur l’ile de la réunion, dans un bar de St Denis, pour rencontrer Jacques Higelin le plus Parisien des chanteurs français. La passion entre les deux artistes fera le reste. Avec Jacques il écumera toutes les scènes françaises et croisera les grands noms de la chanson de l’époque, Léo Ferré, Paco Ibanez, Brigitte Fontaine, etc…
Mais c’est à Paris que Edmundo va faire ses trois écoles comme il le dit. Trois rencontres formatrices, essentielles à ses yeux ; à travers l’album qu’il enregistre avec Rosinha de Valenca, les scènes partagées avec le jazz-brésilien de Tania Maria ou la chanson « trois amis à Paris » qui symbolisera sa relation passionnel avec Baden Powell et le saxophoniste Cacao de Queiros, du temps des afro-samba. Aura-t-ilenfin trouver ses racines ?
Qu’importe, avec Edmundo Carneiro tout est passion, à son tour, il a envie d’écrire et composer pour lui, s’en suivront 6 albums et une musique de film et puisque la musique c’est aussi l’art des rencontres, d’autres grands artistes le rejoindront sur scène ou en studio, Arte Black, Ray Lema, De la soul, docteur Lonnié Smith et bien d’autre encore …
Aujourd’hui, c’est pour le Musée des Confluences, qu’il termine deux créations qu’il a nommées : Banzo et Rythmes & Timbres. Il prépare actuellement un album avec Andy emler au piano et lui aux percussions, car pour Edmundo Carneiro, la musique est un espace de liberté totale qui n’a pas de frontière, ni dans le coeur des hommes, ni dans leur souffle, ni dans leur instrument…